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TITRE DE L’ŒUVRE D’ART : LA ROCHELLE (J. Vernet)

 

 

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IDENTIFIER  L’OEUVRE:

-          Auteur : Joseph Vernet

-          Date : 1762

-          Dimension : 263x165 cm

-          Lieu de conservation: Musée de la marine Paris

-          Thème (religieux, politique, paysager..) : les ports

-          Type/école :  ( p 8 et 9 du manuel) école néoclassique

 

DECRIRE :

• Quel en est le sujet ? le port de La Rochelle

• À quel genre appartient-elle : scène mythologique, scène religieuse, bataille, scène historique, portrait, nature, paysage, etc. ?Peinture de marines

Analyser la composition du tableau

• Quels sont les personnages ? Le décor ? Quais, personnages divers ( dame de la bonne société, marchands et petits métiers) navires, paysage urbain, marchandises.

• Combien de plans peut-on distinguer ?3 plans : quais, bassin du port et ville

• La peinture est-elle organisée selon un système de lignes directrices ? lignes convergentes vers les tours d’entrée du port

• Quelles couleurs le peintre a-t-il utilisées ? Couleurs sombre au 1 er plan, et couleurs chaudes au 2 eme plan

– Comment sont-elles placées les unes par rapport aux autres ? Les couleurs chaudes prennent la moitié du tableau

– Quel effet cela produit-il ? Valorise la paysage et le port surtout

• D’où vient la lumière ? La couleur vient du ciel qui occupe la moitié du tableau 

 

SITUER L’ŒUVRE DANS LE TEMPS ET DANS SON CONTEXTE HISTORIQUE :

 

  • C’est de l’art officiel. Une commande de Louis XV. Vernet était peintre de la marine du roi. Il devait représenter les principaux ports français pour rendre compte de leur développement ( il en fit 15 : Cherbourg, Concarneau, Douarnenez, Dunkerque, Etaples sur mer, La Rochelle, Nantes, Nouméa, Marseille, Paris, Rouen. Il devait rendre compte des activités qui existaient dans les ports de France au XVIII eme s.[ C’est la commande la plus importante du règne de Louis XV. Un itinéraire très précis est établi par la Direction des Bâtiments qui prévoit une vingtaine de toiles, les ports les plus importants comme Marseille, Toulon ou Bayonne devant comporter plusieurs tableaux. Les premiers plans doivent montrer dans le détail les activités propres à chaque région. Il s'agit en fait de promouvoir la peinture sérieuse et didactique. Vernet arrive à Marseille en octobre 1753. Il lui faut dix ans pour réaliser ces quinze chefs-d’oeuvre, riches de détails anecdotiques et architecturaux, véritables témoins d'une époque. La série des Ports de France est l'un des fleurons du patrimoine maritime français.]
  •  Il modifie la réalité : le port de La Rochelle souvent envasé ne pouvait recevoir des navires aussi importants que ceux représentés sur la toile. Chaque tableau était accompagné d’une longue description destinée à renseigner le public.  Il raconte le développement du commerce maritime lointain au XVIII eme siècle notamment avec les colonies.

 

COMPRENDRE LA PORTEE DE L’ŒUVRE :

• Quel est l’intérêt historique de cette oeuvre ? Il renseigne sur les métiers et la vie des ports français au XVIII eme siècle. Il se veut une véritable « photographie » pour vanter au roi et aux français la croissance des activités commerciales des ports français.

 


TITRE DE L’ŒUVRE D’ART :

"Der Krieg" (Triptyque "La Guerre")

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IDENTIFIER :

-          Auteur : Otto Dix. (Otto Dix (1891-1969) est un artiste allemand qui a beaucoup représenté le traumatisme provoqué par la Première Guerre mondiale dans la population européenne. Otto Dix s’engage en tant que soldat volontaire pendant cette guerre. Il est marqué par l’horreur de la guerre et va dorénavant faire preuve d’un antimilitarisme radical).

-          Date : 1929-1932

-          Dimension : panneau central 204 x 204 cm, panneaux latéraux 204 x 102 chacun

-          Lieu de conservation: Gemäldegalerie Neue Maister, Dresde

-          Thème (religieux, politique, paysager..) : thème politique

-          Type/école : réalisme

 

DECRIRE :

-          • Quel en est le sujet ? Les atrocités de la Première Guerre Mondiale, les tranchées

• À quel genre appartient-elle : scène mythologique, scène religieuse, bataille, scène historique, portrait, nature, paysage, etc. ? C’est une scène d’après une bataille.

 

-          Analyser la composition du tableau

• Quels sont les personnages ? Le décor ?

Le panneau central reprend la composition de La tranchée, une vision d'épouvante où un soldat, le visage recouvert d'un masque à gaz, demeure seul vivant dans une tranchée effondrée, près d'un abri renversé. Des cadavres achèvent de pourrir alors qu'un squelette est demeuré accroché à la branche d'un arbre. Les panneaux latéraux figurent le départ vers le front et le retour de deux blessés. Sur la prédelle, des dormeurs - ou des cadavres ? - allongés sous une toile de tente. 

• Combien de plans peut-on distinguer ? 2 plans : 1 pour les personnages, un pour les paysages

• La peinture est-elle organisée selon un système de lignes directrices ? Le triptyque permet de raconter la montée au front, le front et le retour du front. On peut éventuellement voir un mouvement en spirale (infernale). L'espace est saturé de corps, de débris, de formes déchirées. Il est traversé par des verticales hérissées. Jusqu'aux cieux qui inquiètent : des nuées, des tourbillons rougeâtres y circulent.

 

• Quelles couleurs le peintre a-t-il utilisées ?  marron, noir et blanc

– Comment sont-elles placées les unes par rapport aux autres ?

Le centre de la peinture est surtout très sombre puis entouré de blanc qui donne une impression de paysage fantomatique

– Quel effet cela produit-il ? Angoissant, sordide, traduit l’atrocité de la guerre, la morbidité de la guerre

 

CONTEXTE HISTORIQUE : A l’aide des extraits d’interview de Dix, racontez en quelques phrases le contexte de cette œuvre.

 

 

COMPRENDRE LA PORTEE DE L’ŒUVRE :

• Quel est l’intérêt artistique et historique de cette oeuvre ?

• Quel témoignage apporte -t- elle sur la société et l’histoire de l’époque où elle a été réalisée ?

 

 


 

TITRE DE L’ŒUVRE D’ART : L’Ouvrier et la kolkhozienne



 

 

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1.IDENTIFIER  L’OEUVRE:

-          Auteur : Vera Mukhine

-          Date : 1937

-          Dimensions : 25 m de haut sur un piédestal de 37,5 mètres, 186 tonnes

-          Lieu de conservation: devant le centre panrusse des expositions à Moscou, Place Prospekt Mira

-          Thème (religieux, politique, paysager..) : politique

-          Type/école : réalisme soviétique.

 

2.      DECRIRE :

• Quel en est le sujet ?= un paysan et une ouvrière soviétiques

• À quel genre appartient-elle ? Statue de propagande

Analyser la composition du tableau

• Quels sont les personnages ? Le décor ?

La statue est composée de deux personnages, un ouvrier brandissant un marteau et une kolkhozienne (paysanne) brandissant une faucille. Ces deux symboles de l'URSS symbolisent ainsi les deux branches du prolétariat soviétique, qui constituent la base de la société.
L'attitude des personnages, réalisant un pas en avant et tendant leurs bras vers le ciel, est optimiste.
On peut y voir le triomphe du prolétariat, mais également la volonté de révolution mondiale et de conquête soviétique. 

• La sculpture est-elle organisée selon un système de lignes directrices ?oui, en triangle dont la pointe s’élance vers le ciel ( «  va de l’avant »)

• Quelle matière le sculpteur a-t-il utilisé ? Acier chromé inoxydable

·         Pourquoi ? symbole du savoir minier et sidérurgique de l’URSS

 

3.      SITUER L’ŒUVRE DANS LE TEMPS ET DANS SON CONTEXTE HISTORIQUE :

Cette sculpture monumentale a été créée pour surmonter le pavillon de l'URSS lors de l'exposition universelle de Paris en 1937. La statue a été découpée en 65 morceaux acheminés à Paris par 28 véhicules par la route. En Pologne, certaines pièces ne passant pas sous les ponts durent être déballées et acheminée une à une. Une vingtaine d'ouvriers, monteurs, mécaniciens, soudeurs aidés de 28 travailleurs français remontèrent le groupe au fronton du pavillon soviétique.


 

 

4.      4. COMPRENDRE LA PORTEE DE L’ŒUVRE :

• Quel est l’intérêt historique de cette oeuvre ? Elle est symbolique de la propagande soviétique et stalinienne qui voulait convaincre les soviétiques qu’ils étaient sur la bonne voie, mais aussi le monde entier. Elle est le symbole que le système marxiste est possible et parvient à faire avancer les hommes vers le progrès et le bonheur.

• Quel témoignage apporte-t-elle sur la société et l’histoire de l’époque où elle a été réalisée ?

Avec Staline, les artistes sont entièrement mis au service du régime, ils doivent être syndiqués et être membres du parti communiste. On utilise de nouveaux supports comme le cinéma (voir Eisenstein), la radio, la photo ou la sculpture.

Les techniques sont plus abouties et la propagande soviétique veut montrer le visage d’un pays où les gens trouvent le bonheur dans le travail. Il s’agit de mettre en scène les travailleurs qui construisent un pays neuf tourné vers le progrès et la modernité.

L’homme et la technique forment un tout qui fait avancer le pays. Dans ce contexte, la représentation de l’utilisation des machines, encore peu répandue dans les années 1920 et 1930, revêt une signification particulière : les machines sont présentées comme des emblèmes de la force et du progrès communiste.

 


L’ART DE LA CERAMIQUE GRECQUE

La céramique grecque, c’est la fabrication d’objets utilitaires, mais aussi d’objets beaux qui racontent la civilisation grecque.

Dés le deuxième millénaire av. J.-C., la Crète produisait une poterie de belle qualité. Celle-ci fut remplacée au début du premier millénaire par la céramique dite de style géométrique qui, comme son nom l’indique, simplifie les formes,- hommes et animaux- et utilise lignes droites, triangles, croix gammées comme motifs décoratifs. Plusieurs centres de production existèrent alors, surtout spécialisés dans la fabrication de très grands vases à usage funéraire.

Ce style fut remplacé entre 750 et 650 av. J.-C. par la céramique corinthienne qui connut son plein épanouissement au VIe siècle. C’est à Corinthe que fut inventé le style à figures noires. Corinthe est surtout connu pour son décor animalier, organisé en frises (lions, panthères). Mais ce centre pratiquait aussi le décor narratif, privilégiant les scènes mythologiques

 

1.   Le style à figures noires.


    De 650 à 550 av. J.-C., le style à figures noires caractérisa l’art attique. On appelle vase à figures noires les récipients où le dessin au vernis noir se détache sur le fond d’argile jaune ou rouge. Les potiers et les peintres de cette période commencèrent à signer leurs oeuvres (Amasis, Exékias par exemple). Ils privilégièrent la représentation humaine à l’intérieur de scènes traitées comme des tableaux encadrés de motifs décoratifs (arabesques, palmettes). Les thèmes les plus souvent choisis sont tirés de la mythologie, dieux et héros grecs (Dionysos, Héraclès, etc…).


A partir de 550 av. J.-C., ces ateliers ainsi que ceux qui existaient ailleurs en Grèce, ne purent supporter la concurrence athénienne. Le quartier du Céramique à Athènes devint alors l’unique centre de fabrication. La suprématie des ateliers athéniens s’exerça pendant deux siècles sur le monde grec, car Athènes exporta largement sa production.

 

1.   Le style à figures rouges.

A partir de 550 av. J.-C., les Athéniens inventèrent la technique de la figure rouge. On appelle vases à figures rouges les récipients où le dessin a la couleur de l’argile sur un fond vernis en noir, tandis que les détails sont peints. Ce n’est que peu à peu à partir de 475 av. J.-C. que cette nouvelle technique élimina la fabrication des poteries à figures noires. Les potiers signèrent souvent leurs oeuvres comme à la période précédente ; les plus grands noms furent Euphronios, Euthymidès et Phintias. Les artistes cherchèrent à représenter avec réalisme l’être humain dans ses différentes attitudes et occupations. La peinture mythologique continua à dominer, mais des sujets plus familiers apparurent comme des scènes de banquets…Le style à figures rouges se maintint au IV eme siècle mais la qualité de la production diminua.

 

 

                   

 

1.     La fabrication des céramiques nécessitait un savoir faire (travail de l’argile et forme) et des techniques de cuisson qui ne pouvaient être connu que par des spécialistes. La décoration qui faisait référence aux mythes et aux légendes grecques ne pouvait être que l’œuvre de véritables artistes.

 


TITRE DE L’ŒUVRE D’ART : GUERNICA

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IDENTIFIER :

-          Auteur : Pablo Picasso

-          Date : 1937

-          Dimension : 352 x 777 cm

-          Lieu de conservation (éventuellement) : Musée de la reine Sofia depuis 1992 ( avant aux Etats-Unis puis au Prado de Madrid

-          Thème (religieux, politique, paysager…) : politique

-          Type/école : expressionisme et cubisme

 

DECRIRE :

• Quel en est le sujet ? Le bombardement de Guernica le 26 avril 1937, la guerre en général

• À quel genre appartient-elle : scène mythologique, scène religieuse, bataille, scène historique, portrait, nature, paysage, etc. ? Scène historique

Analyser la composition du tableau

• Quels sont les personnages ? Le décor ?des femmes, un guerrier, un enfant, un cheval, un taureau

• Combien de plans peut-on distinguer ?pas de plans, mais plutôt 3 scènes successives

• La peinture est-elle organisée selon un système de lignes directrices ? Triangle plat

• Quelles couleurs le peintre a-t-il utilisées ? du noir au blanc = tableau monochrome

– Comment sont-elles placées les unes par rapport aux autres ? personnages blancs et fond noir

– Quel effet cela produit-il ?accentue l’aspect dramatique

• D’où vient la lumière ? Quel est l’effet produit ?de la porte ouverte ou du plafonnier, elle éclaire le chaos central 

 

CONTEXTE HISTORIQUE :

En 1936, un Fronte Popular est élu en Espagne. Mais le Général Franco mobilise une partie de l’armée contre le gouvernement élu. Une guerre civile va voir s’affronter les Républicains ( et les Brigades Internationales) et les Franquistes soutenus par l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste jusqu’en 1939. Le 26 Avril 1937, Guernica, petite ville basque espagnole, est bombardée par l’aviation allemande qui y teste ses bombes incendiaires : la guerre d’Espagne a été le terrain d’entrainement et de test des rames du gouvernement d’Hitler.

 

COMPRENDRE LA PORTEE DE L’ŒUVRE :

  • Quel est l’intérêt artistique et historique de cette œuvre ?

Artistiquement : œuvre cubiste qui traduit l’horreur de la guerre par le style et les couleurs.

Historiquement : exemple de la préparation de l’armée nazie pour la Seconde Guerre Mondiale, mise en relief d’une des atrocités de la guerre ( le bombardement des civils notamment)

 

  • Qu’avez-vous ressenti à l’étude de cette œuvre ?

 


 

TITRE DE L’ŒUVRE D’ART : Tres de Mayo

 

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IDENTIFIER  L’OEUVRE:

Auteur : Francisco Goya, très célèbre peintre espagnol (1746-1828) ;

 Huile sur toile de 2,66 m X 3,45 m (taille réelle) ;

Conservée au musée du Prado, à Madrid.

Composée en 1814 et payée par le gouvernement espagnol (sur proposition de Goya).

Les sentiments sont exacerbés: on parle de romantisme.

 

DECRIRE :

• Quel en est le sujet ? La répression des madrilène le lendemain de leur soulèvement du 2 Mai

• À quel genre appartient-elle : scène mythologique, scène religieuse, bataille, scène historique, portrait, nature, paysage, etc. ? C’est une scène historique.

Analyser la composition du tableau

•          Scène en « extérieur nuit » : un talus au bord d’une route, une ville et une église derrière

•          Des soldats napoléoniens en uniformes avec sac à dos et fusils à baïonnettes, en position de tir ; on ne voit pas leurs visages, ils sont inhumains.

•          Des Espagnols en vêtements simples et civils, sans armes, des gens du peuple (un moine tonsuré), exprimant le désespoir, courbés, agenouillés et se cachant les yeux ; deux cadavres ; le fusillé les bras en croix et à genoux regardant en face les fusils.

•          Des couleurs chaudes : rouge et jaune vif, contrastant avec les  bruns et gris sombres en dégradés du fond et du décor (à peine suggéré). Le personnage central est en blanc, symbole de pureté, le rouge est celui du sang, de la violence..

•          C’est une scène de nuit au fond sombre ; la lumière vient d’une grosse lanterne au centre, donc contrastée par rapport au fond ; elle éclaire les Espagnols et surtout le personnage en blanc qui va être fusillé ; les soldats sont à contre-jour, du côté obscur.

 

SITUER L’ŒUVRE DANS LE TEMPS ET DANS SON CONTEXTE HISTORIQUE :

 

En 1808, une révolte éclatait à Madrid contre l'occupation française, motivée par le blocus. L'Espagne constituait en effet avec le Portugal une pièce essentielle dans ce blocus mené par Napoléon contre l'Angleterre. Celui-ci a besoin d'être sûr de l'Espagne et de son roi. Mais les afrancesados (partisans des Français) ne constituent pas la majorité de la population espagnole comme le révèle la révolte du 2 mai. Elle éclate alors que Napoléon a convoqué le roi et son fils à Bayonne. Le soulèvement de Madrid, où la population s'en prend aux Mamelouks de Murat, est le prélude à une véritable guerre d'indépendance.  Sa répression  soudera la nation espagnole contre les français.
A partir de 1808, l'Empereur ne se contente plus seulement de se mêler des affaires espagnoles, il désigne comme roi son propre frère Joseph. Celui-ci doit affronter une guérilla incessante jusqu'en 1814.

COMPRENDRE LA PORTEE DE L’ŒUVRE :

·         Quel est l’intérêt historique de cette œuvre ?Elle raconte un évènement historique : le soulèvement et sa répression par l’occupant napoléonien. Elle raconte l’influence religieuse de cet évènement (révolté en position de Christ en croix, présence d’un moine  parmi les exécutés, église à l’arrière)

·         Quel est l’intérêt artistique ?

Jeu de la lumière et romantisme aux scènes dramatique.


Titre de l'oeuvre: Le serment du jeu de paume


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Serment du Jeu de Paume (1790-1791)

Auteur : Jacques-Louis DAVID (1748-1825)
Date de création : 1791
Date représentée : 20 juin 1789
Dimensions : Hauteur 66 cm - Largeur 101.2 cm
Technique : huile sur toile
Lieu de Conservation : Musée national du Château de Versailles (Versailles)

Contexte historique :

Le 17 juin 1789, six semaines après l’ouverture des états généraux, le tiers état, rejoint par une partie du clergé, se proclame Assemblée nationale. Présidée par Bailly, la nouvelle instance s’engage par le Serment du jeu de paume à ne pas se séparer avant d’avoir rédigé la Constitution du royaume. Cet événement fondateur de la Révolution française constitue une étape symbolique dans la destruction de l’absolutisme. L’ouverture des états généraux avait suscité une querelle de procédure : le tiers état souhaitait la réunion des trois ordres ainsi que le vote par tête, le vote par ordre donnant nécessairement la majorité au clergé et à la noblesse. Face au refus du roi, le tiers état se proclama Assemblée nationale et appela les deux autres ordres à le rejoindre. Louis XVI fit fermer la salle de réunion des députés. Ces derniers se portèrent alors dans la salle du Jeu de paume. Le 20 juin 1789, ils prêtèrent serment de ne jamais se séparer avant d’avoir rédigé une Constitution.

Le 23 juin, Louis XVI commande aux divers ordres de continuer à siéger séparément, mais le tiers état refuse de quitter la salle des Menus Plaisirs. Lorsque le marquis de Dreux-Brézé, maître des cérémonies déclare : « Vous avez entendu messieurs, l’ordre du roi », Bailly lui répond : « Il me semble que la nation assemblée ne peut recevoir d’ordres. » Mirabeau, député du tiers état, lance alors sa célèbre apostrophe : « Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et n’en sortirons que par la force des baïonnettes. » Le 27 juin, le roi cède en demandant au clergé et à la noblesse de rejoindre le tiers état. Le 9 juillet l’Assemblée nationale devient constituante.

 

 

Interprétation

David souhaite ici fonder une nouvelle peinture à l’image de la nouvelle France révolutionnaire : toile symbole s’il en est, Le Serment du Jeu de paume aurait dû rivaliser avec L’École d’Athènes d’un Raphaël tant par l’ampleur de la composition que par le souffle qui l’anime, par son théâtral dépouillement, sa pureté inspirée de l’antique, que par l’ordre et la clarté qui président à la distribution des personnages et à la rigueur de l’action. La notion même de serment, symbole de l’engagement de la nation dans son unité indestructible, sera au cœur de tous les grands engagements de la Révolution. C’est l’idée de la fête unificatrice (comme celle de la Fédération) qui préside donc à l’exécution de ce chef-d’œuvre dont la destination, voulue par la Constituante, était la salle des séances de l’Assemblée. Le destin du Serment du Jeu de paume est à l’image de la mouvance révolutionnaire : la souscription lancée par les jacobins pour financer sa réalisation n’aboutit point. La Constituante décida de financer l’œuvre de David aux frais du « Trésor Public », mais l’engagement progressif de l’artiste dans la Révolution et le fossé qui se creusa entre les modérés et les extrémistes rendirent caduque cette divinisation de l’unité nationale, et la toile ne fut jamais achevée. Elle reçut même, selon le témoignage de Vivant Denon, de nombreux coups de baïonnette lors de l’insurrection du 10 août 1792, alors qu’elle était entreposée dans la Grande Galerie du Louvre.

La présence du peuple de Versailles aux fenêtres symbolise le soutien du peuple au serment. Les rideaux sont soulevés par des bourrasques de vent, représentant le souffle de la liberté qui envahit la France. Bailly est éclairé par la lumière de la Raison.

Les serments collectifs sont considérés pendant la Révolution française comme facteur d’unité nationale, voire d’unanimité nationale. Ceci explique pourquoi les révolutionnaires ont voulu mettre en avant cet épisode. Effusion pré-romantique, unanimité – seul un député a refusé de prêter serment –, ferveur des députés, presque tous des bourgeois, absence de violence populaire, tout était réuni pour faire de cette journée le porte-drapeau de la révolution de 1789. Il montre aussi que c’est la volonté particulière de chaque individu qui fait la souveraineté nationale.

Le tableau de David comporte une scène de fraternisation entre le moine chartreux, Dom Gerle, et le pasteur protestant, Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne, ce qui symbolise une ère nouvelle, celle de la tolérance religieuse.


 

 

L’AFFICHE ROUGE

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Titre : Des libérateurs ? La libération par l'armée du crime.

Date de création 
: 1944

Auteur : Réalisée par les services de propagande allemands en France
Dimensions : Hauteur 123 cm - Largeur 82.5 cm
Technique et autres indications : Offset
Lieu de Conservation 
: Musée de l'Armée (Paris)

 

1.      Contexte

Constitué et organisé entre la fin de l’année 1942 et février 1943, le réseau Manouchian fait partie du groupe de résistance des « Francs-tireurs et partisans – main-d'œuvre immigrée » (FTP-MOI). Composé de 23 communistes (dont 20 étrangers : espagnols, italiens, arméniens et juifs d’Europe centrale et de l’est), le réseau effectue de nombreux attentats et actes de sabotages contre l’occupant nazi. Le réseau Manouchian tient son nom de son dirigeant : Missak Manouchian. Arrêtés en novembre 1943, ses membres sont jugés lors d’un procès qui se déroule devant le tribunal militaire allemand du Grand-Paris, du 17 au 21 février 1944. 22 des 23 membres du réseau (Olga Bancic, la seule femme du groupe, étant décapitée le 10 mai) sont condamnés à mort et fusillés le 21 février au fort du Mont-Valérien. Tout de suite après, cette affiche est placardée en 15000 exemplaires sur les murs de France.

 

Dans la résistance communiste, des “groupes de langue”, rassemblés dans une structure clandestine appelée Main-d'œuvre immigrée (MOI), opèrent au sein d'unités militaires relevant des FTP (Francs-tireurs et partisans). Au début de 1944, l'occupant et les collaborateurs tentent de compromettre la Résistance en jouant les cartes du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie.

 

2.      Description :

L’Affiche rouge entend d’abord présenter les membres du réseau Manouchian comme de dangereux terroristes. La couleur rouge, dominante, évoque leur appartenance politique mais aussi le sang qu’ils ont versé. De même, la présentation des photos en médaillons au-dessus de leurs « légendes » évoque-t-elle une iconographie criminelle. 

 

 

3.      Analyse.

-          L’image insiste aussi sur le fait que cette armée du crime est constituée d’étrangers. Hirsutes, agressifs et patibulaires, ces hommes sont en plus des juifs, des rouges, des étrangers. Alors que les actes de résistance se multiplient, les autorités allemandes entendent ainsi persuader les citoyens du danger que ces hommes font courir au pays. Loin de libérer la France (pour la rendre aux français), ils menacent, au contraire de la livrer au chaos et aux puissances néfastes venues de l’extérieur

-          Cette affiche a pour but :

·         de persuader que ces hommes sont des terroristes (et non des libérateurs) et qu'ils œuvrent pour le désordre et la mort, face à l'ordre établi par l'armée allemande. Assimilés à des criminels étrangers à la solde des ennemis de la France, les Résistants sont discrédités.

·         de dissuader ceux qui en auraient envie d'entrer dans la Résistance.

            Il s'agit d'une affiche de propagande, destinée à influencer l'opinion du destinataire, à lui faire adopter un certain point de vue, au moyen d'un montage de photos, d'images et de textes évocateurs, choisis pour cet effet. C'est un outil de manipulation de l'opinion publique : elle joue sur les ressorts psychologiques de la peur et de la xénophobie. Le message = Les étrangers menacent la France et les français. Ce sont des ennemis.

            L'Affiche rouge est devenue après-guerre un des symboles de la Résistance.Pour toute la Résistance, elle devient l'emblème du martyre

 

4.      Une affiche qui fut détournée et eut l’effet inverse de celui escompté par la propagande nazie.

Il est certes difficile de mesurer l'impact exact de cette affiche, passée à la postérité sous le nom d’Affiche rouge, sur les Français. Mais ce qui  est certain c’est qu'ici et là des mains anonymes ont déposé des fleurs au pied de ces affiches ou ont collé dessus des bandeaux où l'on pouvait lire : “Des martyrs”, ou “Oui ! L'armée de la Résistance”.

La pointe de la flèche qui dénonçait les crimes de ces hommes a été repassée par certains anonymes pour ne plus constituer que le V de la victoire.

Sur les visages émaciés des martyrs, les passants ont lu surtout les tortures subies.

Il est clair que la propagande allemande et collaborationniste n'a pas atteint son but. “L'armée du crime” n'a pas fait horreur à une population qui pourtant, à chaque attentat, souffrait des prises d'otages. Si cette affiche suscita de la haine, ce fut contre les bourreaux, et non contre ces patriotes venus d'ailleurs. Elle est même devenue le symbole de la Résistance communiste pendant les dures années d’occupation de la France par les Allemands (1940-1945).


 

L’homme nouveau dans l’art des régimes totalitaires

 

 

 

 

1937-baillet-078garde arno breker

 

L'ouvrier et la kolkhozienne, 1937, Vera Moukhine                                                Le protecteur, Arno Breker, 1945

 

 

Identifier (artiste, date, dimension, lieu de conservation, thème, courant artistique)

1.       L’artiste :

•Doc. 1 : Vera Moukhine : sculptrice soviétique, membre de l’académie des Beaux-Arts d’URSS. A contribué au développement de l’art monumental et du portrait soviétiques. Son art est un art officiel.

•Doc. 2 : Arno Breker  sculpteur allemand, remarqué par le ministère de la Propagande du Reich, produit quantité de sculptures à la gloire de l’idéologie nazie dans les trois grands ateliers de sculpture mis à sa disposition. 1945 : ses trois ateliers sont détruits avec les œuvres qui s’y trouvent.́ Sculpture commandée par Hitler dans le but de décorer la future capitale du Reich, Germania, qui devait être construite après la guerre. 

2.       Les œuvres(thème et courant artistique) :

•Doc. 1 : réalisme soviétique, courant artistique officiel de 1934 à 1939 (3 objectifs : glorifier le régime soviétique, exalter la révolution communiste, le prolétariat et Staline, réaliser des œuvres monumentales pour impressionner)

Sculpture commandée par le parti communiste pour l’exposition universelle de 1937 à Paris. Le thème est politique : célébrer l’alliance du prolétariat et de la classe paysanne.

•Doc. 2 : néoclassicisme nazi puise ses références dans l’Antiquité classique ou la Renaissance pour représenter des athlètes fiers et nus, au style nordique. Thème inspiré de la mythologie.

 

3. Décrire (personnages):

•Doc. 1 : Apparence : un homme et d’une femme athlétiques, habillés comme le sont habituellement les ouvriers et les paysans Attitude : triomphante : avancent d’un pas décidé en brandissant la faucille et le marteau symboles du parti communiste

•Doc. 2 : Apparence : guerrier nu et athlétique Attitude : les traits de son visage traduisent sa détermination et sa volonté. Il est représenté en mouvement, prêt à combattre : il est en train de dégainer un glaive, tandis que son bouclier repose à ses pieds.

 

4. Analyser : comprendre la portée de l’oeuvre 

       •Doc. 1 incarne l’homme nouveau car les prolétaires sont les héros de la nouvelle société communiste qui se veut également plus égalitaire. Cette représentation correspond à une société communiste idéale où chacun est l’égal de l’autre.

       •Doc. 2 incarne l’homme nouveau car le protecteur incarne l’Aryen, prêt à conquérir l’espace vital.

 

Conclure : l’art au service du pouvoir dans les régimes totalitaires

L’art permet de diffuser les idéologies des totalitarismes . Il s’agit :  

-d’exalter l’homme nouveau : ainsi,  le Protecteur est un homme fort, viril, déterminé, qui incarne le retour à une race pure. Les nazis visent en effet à lutter contre la dégénérescence de la race et ils prétendent, par des mesures antisémites et eugénistes, revenir à une intégrité de la race aryenne, pensée comme une race de combattants.

- de montrer une volonté d’expansion : ainsi pour l’URSS l’objectif est de propager la révolution communiste dans le monde. L’œuvre est réalisée pour le pavillon soviétique de l’exposition universelle de 1937, elle sert de « vitrine » au régime, montrant la puissance de ce dernier et le soutien que lui apporte le peuple d’URSS. Placée en regard de l’aigle qui surplombe le pavillon allemand, elle symbolise l’affrontement entre les idéologies communiste et nazie à la fin de l’entre-deux-guerres.

Pour l’Allemagne nazie, il s’agit de conquérir « l’espace vital « 

L’art est donc placé au service du régime totalitaire.

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